Plateau de Saclay . Sous-Préfecture de Palaiseau
MOAEtat, Préfecture de l'Essonne
ProgrammeSous Préfecture
Surface1 800 m²
Coût3 800 000 €
StatutChantier
Description

PRAEFECTUS

« Préfet » vient du latin praefectus, qui signifie « placé en tête »
La future sous-préfecture de Palaiseau sur le plateau de Saclay se trouve dans une situation particulière, à l’entrée du Campus Paris Saclay dans un environnement végétal ou la plaine agricole s’interpénètre avec le paysage du Campus.
Le projet tire parti de cette situation pour proposer une façade « fronton » au nord, marquant l’entrée du Campus et affirmant la présence du bâtiment public sur l’avenue de la Vauve ; son architecture solide et pérenne, pouvant être protectrice, s’exprime par sa sobriété et son équilibre. Celle-ci émerge du paysage par un point culminant, la tête au-dessus de la cime  des arbres… le frontispice de la République.

CONTINUUM

Accueillir par un jardin
Si au nord, le bâtiment affirme sa présence et la symbolique nécessaire d’un bâtiment de la République, au sud, le mur d’enceinte s’enfonce dans le sol, pour laisser place à un jardin en pente douce venant accueillir le public.

Ce jardin s’inscrit dans en  continuum  avec l’espace public puisqu’il accompagne le public à partir du sud du projet, situation géographique correspondant aux principaux flux provenant du Campus et de la station de métro.  Le public est invité à parcourir ce jardin pour entrer dans le bâtiment. Cet espace végétal est un véritable entre-deux où les limites physiques et imagées disparaissent au profit d’une continuité organique, fabriqué avec des gènes similaires aux espaces publics. Il participe au maillage du paysage à travers tout le Campus et devient dès lors une petite pièce de ce grand édifice.
Si ce jardin monte en pente douce, les murs d’enceinte encadrant celui-ci montent plus fortement et  viennent protéger les visiteurs des nuisances extérieures  afin de leur offrir une ambiance calme et progressivement détachée de l’espace public.  Ce jardin agit comme une séquence et une mise en situation des usagers, un point fondamental dans la qualité et la perception positive du bâtiment, une attention bienveillante à l’égard du public.

INSCRIPTION
La sous-préfecture de Palaiseau, une infrastructure du Campus

Si sur trois faces (Nord, Est, Ouest), le bâtiment crée une enceinte claire aux limites franches et protectrices, avec ces murs telluriques sortant du sol, la partie sud brouille volontairement les limites avec l’espace public, la limite physique se situant au milieu du jardin et étant complétement intégrée à la végétation de ce dernier.
Le projet s’inscrit ainsi dans une mouvance à l’échelle du site, jouant avec la grande longueur de celui-ci, et apportant une ligne de force par une courbe tendue, se plaçant comme en échos à la courbure de la ligne du métro aérien.
Une infrastructure répondant à une autre,… encadrée dans un environnement paysager fort…
L’inscription du bâtiment et sa forme font volontairement appel à un langage infrastructurel permettant de s’inscrire pleinement  dans l’horizontalité et la grande dimension du site, mais aussi de donner un caractère essentiel à ce bâtiment, architecture d’intérêt générale de service public ancrée dans son territoire.

JEUX DE NIVEAUX

Un bâtiment compact et fonctionnel

Le projet tire parti des dénivelés du terrain (1m entre le nord et le sud) et du jardin en pente douce (1.5%)  pour surélever le niveau d’accès et d’accueil du public de façon à disposer d’un niveau supplémentaire de service au Rez-de-Chaussée, avec les locaux techniques, les archives et autres. Cette disposition permet d’obtenir un bâtiment agencé de manière efficace et efficiente sur trois niveaux, et ce, tout en offrant un parking aménagé de façon économique et discrète au sein du  Rez-de-Chaussée. Tout cela permet de mettre à la disposition du public, un jardin dans lequel celui-ci est libre de toute contingence.

Ainsi, le projet s’étage sur 3 niveaux en corrélation avec le fonctionnement de l’équipement :

-Le Rez-de-Chaussée, comme vu ci-dessus, dans lequel s’organise les parties de service.
-Le Rez-de-jardin où sont agencés l’ensemble de l’accueil du public et les services s’y rattachant.
-Et enfin le R+1 dans lequel se situent les services du sous-préfet et des actions interministérielles, ainsi que le logement de fonction du préfet.

Ce principe de superposition permet de régler un certain nombre de problématiques dans un bâtiment compact et fonctionnel :

-Ainsi, le programme à  Rez-de-Chaussée nécessitant peu d’ouvertures, permet l’implantation du bâtiment sur les limites du site comme souhaité dans la fiche de lots tout en assurant une sécurité à celui-ci ; les espaces nécessitant de la lumière naturelle (bureau, maintenance, chauffeur, …) sont éclairés par deux patios.
-En Rez-de-Jardin, l’accueil du public s’organise côté jardin et le parvis au sud. L’ensemble des espaces de travail du personnel sont éclairés par deux grands percements du voile périphérique et agrémentés d’une terrasse accessible au personnel permettant la mise à distance de ces locaux par rapport au domaine public. Ceci est rendu possible par une hauteur suffisante de 2.6m au-dessus du sol et par le recul des façades.
-En R+1, les services du préfet bénéficient du même traitement, tandis le bureau du sous-préfet et son logement de fonction s’orientent au sud et s’ouvrant sur une large terrasse plantée à l’abri des regards.

L’ensemble de ces dispositions permettent à la fois une sécurisation du bâtiment tout en offrant un confort et des agréments au personnel de la sous-préfecture.

ACCESSIBILITE

Accueillir et protéger

le public
Le  jardin amène l’ensemble du public vers l’accueil, situé au sud du bâtiment, via une pente très douce d’1.5%.
Le hall d’accueil permet l’orientation du public et offre la possibilité d’un accès direct au bureau des étrangers, ses guichets. De plus, sa façade Ouest autorise une ouverture de belle ampleur sur  l’avenue de la Vauve.
Ainsi, cette zone d’attente permet d’accueillir l’ensemble du public dans une ambiance calme et sereine, face au jardin ou au grand paysage. Dans le cas de forte affluence, le parvis couvert face au jardin permet un moment d’attente privilégié au contact du végétal. Le jardin agit comme une zone tampon permettant l’attente du public dans un cadre de qualité. Il est également continuité grâce à la transparence parfaite entre intérieur (hall) et extérieur (jardin).
Ces dispositifs permettent une co-visibilité et un contrôle simple et efficace des espaces.

Le personnel de la Sous-préfecture
Il est prévu une entrée pour le personnel au Rez-de-Chaussée en façade Ouest sur l’avenue de la Vauve et se prologeant via des circulations verticales centrales et sécurisées par contrôle d’accès (ascenseur et escalier). Celles-ci permettent d’accéder à l’ensemble des plateaux de travail en Rez-de-Jardin et R+1 indépendamment des accès destinés au public.
De la même manière, l’accès véhicules et deux roues se fait en façade Ouest sur l’avenue de la Vauve et dessert l’ensemble des zones de stationnement couvertes et sécurisées permises par l’enceinte bâtie. Un accès permet de rejoindre les circulations verticales centrales.

Le sous-préfet
Afin de minimiser les points d’accès et d’optimiser la sécurité du bâtiment, les points d’entrées piétons et motorisés sont mutualisés entre le personnel et le sous-préfet en façade Ouest sur l’avenue de la Vauve.  Le parcours est ensuite différencié une fois la première enceinte passée, avec un accès direct du Rez-de-chaussée au R+1, et un autre  acheminant au logement de fonction du Sous-préfet. De la même manière, l’accès véhicules du sous-préfet se fait via le parking commun desservant les boxes fermés qui lui sont dédiés. La proximité des circulations verticales du bâtiment permettent au sous-préfet un accès direct et protégé aussi bien à son logement qu’à l’ensemble des services.
La globalité du bâtiment est bien évidemment accessible en intégralité aux personnes à mobilités réduites.

MATIERE
Le béton, « la pierre  d’aujourd’hui… ».
La structure et la matière de la sous-préfecture ne font qu’un, c’est un bâtiment qui puise sa force dans son côté essentiel et dans l’évidence de sa matérialité.
Le béton teinté ocre ici utilisé rappelle la pierre Saint Maximin du bassin parisien. C’est une matière pérenne qui sait être protectrice.
On peut lire les inscriptions suivantes, gravées dans sa massivité, « Sous-préfecture  de Palaiseau… République Française… ». Ces termes s’expriment sous forme d’une matrice tel un motif sériel dont le relief diminue en montant jusqu’à disparaitre dans la matière.  Son enceinte devient ainsi une paroi communicante où les symboles, les informations et les valeurs s’entremêlent dans une matière vivante.
Le projet joue sur l’ambiguïté entre matière et ornement. Ce travail de multiplication et de superposition permet une multitude de lectures possibles : de loin on ne perçoit qu’une vibration, de prés on commence à identifier le motif. Par déplacement du corps,  les termes laissent à nouveau place à une matière frémissante sous les rayons du jour.
En plus de ces éléments matricés, le mur est orné de lettrages en métal : Cigles (« RF » et autres), informations, sentences viennent ponctuer la linéarité du mur et offrir un côté précieux et institutionnel aux façades.
Le fort relief réalisé en pied de voile permet de dissuader les détériorations de type graffitis.
Sa matière participe ainsi à l’encrage du bâtiment au site, au territoire plus vaste et affirme la perception de cette sous-préfecture comme un équipement infrastructurel intrinsèque du Campus Paris Saclay.

CINQUIEME FACADE
Un jardin ascendant   
Le jardin qui accompagne le public depuis  l’avenue jusqu’à l’entrée du bâtiment est prolongé sur les parties construites par des toitures terrasses plantées jusqu’au point culminant du bâtiment. Au milieu,  s’insère le logement et les bureaux du sous-préfet qui profitent d’une terrasse arborée avec une vue panoramique sur le campus du Saclay.
Enfin depuis le métro aérien qui longera la sous-préfecture par l’Est, sera visible un jardin habité libre de toute contrainte technique,  les locaux techniques étant en Rez-de-Chaussée.

STRUCTURE
Trame et plan libre
L’ensemble des dimensions des plateaux de travail suivent une grille établie sur la mesure courante de 1.35m (trame de bureaux) permettant une réversibilité, une modularité  dans les aménagements. La structure a été optimisée afin d’éviter tout point porteur intermédiaire entre le noyau des circulations verticales au centre du bâtiment et les façades périphériques.

Ainsi, l’ensemble des éléments structurants du bâtiment respectent cette trame comme la structure primaire et les façades (avec un montant tous les 1.35 m permettant de réceptionner d’éventuelles cloisons)  afin de prévenir des évolutions libres d’aménagement de la sous-préfecture.